En août 1970 le magazine Rock&Folk pouvait écrire qu’il n’était pas au monde cinq groupes supérieurs à Canned Heat. Par-delà leur capacité à étirer jusqu’à plus soif le boogie de John Lee Hooker, se trouvait leur compositeur, guitariste singulier, harmoniciste et chanteur de premier ordre, Alan « Blind Owl » Wilson. Plus d’un demi-siècle après une surdose fatale de somnifères, sa voix haute, mémorable sur « On The Road Again », accompagne encore toute une imagerie américaine du voyage. Souffrant depuis l’enfance de troubles de la personnalité, Wilson n’était pas armé pour les quatre années de Sex, Drugs and Rock’n’Roll qui lui furent imposées. Pour peindre son histoire, force était donc de retourner le tableau convenu d’une folle époque qui entraîne le lecteur de Boston à Topanga Canyon, Californie, en passant par Woodstock, Monterey et les forêts de séquoias.