De ses débuts (vers la fin des années 1930) à sa mort le 28 septembre 1991, Miles Davis a traversé et initié les grands courants de l’histoire du jazz sans jamais s’y identifier, débordant même de leurs frontières en direction du rock, du funk, de la musique contemporaine ou du zouk. Véritable créateur d’univers doté de qualités de démiurge, il a su bâtir sa légende autour de sa personne physique d’une rare beauté, de ses conquêtes féminines, de sa réussite sociale incarnée par ses voitures et ses costumes, de sa biographie traversée d’éclats et de déprimes, de son combat contre la drogue et la maladie, le racisme et l’industrie musicale. Il a suscité une littérature que son autobiographie et ses nombreuses interviews ont alimentée en confusions et contradictions. Franck Bergerot s’est livré à une synthèse des connaissances actuelles sous la forme d’un dictionnaire regroupant plus de 200 entrées, d’Agharta son album de 1975 à Joe Zawinul en passant par George Avakian qui le fit entrer chez Columbia, Jo Gelbard, sa dernière compagne avec laquelle il cosigna une grande partie de son oeuvre picturale, guitare pour faire le point sur le rôle joué par cet instruments dans sa musique, etc.