La plupart des critiques musicaux s’accordent pour le placer, avec John Scofield et Pat Metheny, dans le trio des guitaristes les plus influents depuis 40 ans. Le New York Times va plus loin, le considérant comme « le guitariste le plus important et le plus imité qui ait émergé dans le jazz depuis le début des années 1980 ». Ses admirateurs se nomment Paul Simon, Elvis Costello, Lucinda Williams, John Zorn ou Marianne Faithfull.

Décrire son univers évoque une kyrielle de mots et de noms. Poète, discret, novateur, onirique, Naked City, Paul Motian, Mauve Traffic, doux, avant-gardiste, planant, distorsions, génie sympathique, style unique, Jim Hall, ouverture, éclectisme, americana, Buster Keaton, ECM, Nonesuch Records, Blue Note, trio, alchimie… Il faudrait mettre, sinon de l’ordre, un peu de liant et de lien là-dedans. Ce qui n’est pas une sinécure quand il s’agit d’un musicien qui, par exemple dans son album Have a Little Faith en 1992, offre un répertoire emprunté à Aaron Copland, Muddy Waters, Bob Dylan, John Hiatt, Sonny Rollins, Stephen Foster, Charles Ives, Victor Young, Madonna et John Philip Sousa.

« Bill Frisell joue de la guitare comme Miles Davis jouait de la trompette », dixit The New Yorker. On peut soutenir cette affirmation. Cependant, on se rapproche davantage de son art en soulignant comment il conjugue l’histoire de la musique américaine, ses formes populaires et l’expérimentation qui est au cœur de sa musique. Du Colorado à Brooklyn en passant par… Spa, le natif de Baltimore a parcouru un beau chemin, allusion au titre de sa récente biographie parue, « Beautiful Dreamer ». Et c’est un plaisir de le retracer.

Vendredi 24 février à 20h. Maison du Jazz, rue sur les Foulons, 11 ‐ 4000 Liège.
PAF : 5 € ‐ gratuit pour les membres.