A son décès en octobre 2023, toutes sortes de formules ont fleuri pour la décrire: iconoclaste mondiale, monstre sacré, grande figure du (free) jazz, lady rebelle, militante avant-gardiste, égérie de la modernité orchestrale, frondeuse du jazz, pionnière provocatrice… Ces mots-là disent tous que Lovella May Borg, de son vrai nom, a créé son propre style musical, à la fois inclassable, original et indépendant d’influences. Comme leader, compositrice et arrangeuse davantage qu'en tant que pianiste.

Dès la fin des fifties et sa rencontre musicale et amoureuse avec Paul Bley, dont elle conservera le nom, Carla Bley a tracé son chemin, balisé ensuite par ses deux autres compagnons de vie, Michael Mantler et Steve Swallow. Avec le premier au sein du Jazz Composer’s Orchestra dans les années 60 et la création du label Watt en 1972, avec le second dans diverses formules allant du duo au Very Big Carla Bley Band.

On ne peut évoquer sa carrière sans citer le nom de Charlie Haden qui l'a associée à toutes les moutures du Liberation Music Orchestra, de 1969 aux années 2000, et sans faire mention du chef d'œuvre intitulé «Escalator over the Hill», opéra jazz sur un livret du poète Paul Haines. Mais bien d'autres choses encore apparaîtront sur l'écran de la Maison du Jazz le 14 février.