Deuxième portrait de l’année proposé par la Maison du Jazz, le saxophoniste Michael Brecker (1949-2007). Et à la clé, un changement radical de style, d’époque et de ton. Après l’humour décalé et le swing de Fats Waller, nous évoluerons (en tout cas pendant la première partie de la soirée) entre jazz, funk et rock. En 1968, tout en travaillant déjà comme musicien de studio (des centaines de disques à son actif) Michael enregistre un premier disque avec son frère aîné, le trompettiste Randy Brecker, puis il entre dans le groupe Dreams (1970). Il se partage ensuite entre le hard-bop avancé du pianiste Horace Silver et le groupe de jazz-rock de Billy Cobham. Avec Randy, ils créent les Brecker Brothers en 1975 qui vont révéler le nom des deux frères à travers le monde : contrairement à la musique de Mahavishnu ou de Weather Report, celle des frères Brecker flirte avec le funk, annonçant la fusion des années ’80. Après avoir été sollicité par Quincy Jones, Charles Mingus, Bob James, Frank Zappa, Michael participe au groupe Steps Ahead, symbole de la fusion naissante. A partir de 1987, à presque 40 ans, il enregistre enfin, avec Joey Calderazzo, ses premiers albums personnels, entre neo-bop et fusion. Son jeu de saxophone, nourri de Coltrane et de Rollins, mais avec un phrasé plus carré, inspirera des générations de musiciens, faisant de lui le ténor le plus influent depuis la mort de Coltrane. Nous le retrouverons aux côtés de maîtres comme Herbie Hancock, Pat Metheny et bien d’autres.