Est-ce que ce monde est sérieux ? Présenter comme modèle de société une musique née dans les bordels de la Nouvelle-Orléans, une musique qui a grandi dans les bouges de Chicago ou de Harlem, qui s’est développés dans les senteurs d’alcool et de marjihuana, qui a eu pour principaux mécènes les pontes de la pègre. Une musique d’analphabètes incapables de rejouer deux soirs la même partition. Et pourtant. Et pourtant, malgré tout cela – ou, qui sait, grâce à tout cela, un peut non seulement faire le lien entre l’histoire du jazz et celle de la communauté noire américaine, mais également rechercher la signifiance des caractéristiques musicales propres au jazz (africanismes, swing etc), caractéristiques qui, à travers le prisme de paradigmes divers, peut donner aux hommes qui dirigent ce monde cinglé quelques idées propres à faire bouger les choses. Propres à démontrer que liberté et solidarité n’étaient en aucune manière antinomiques, au contraire, mais que l’une renforçait l’une qui renforçait l’autre. Propres à prouver que la différence est bien davantage un enrichissement qu’un affaiblissement. Qui s’étonnera après cela que toutes les dictatures, dans exceptions, aient mis le jazz à l’index. Jean-Pol Schroeder illustrera cette conférence à travers divers montages de documents vidéos issus des archives de la Maison du Jazz.
Maison de la Citoyenneté - parc de Baudour, Saint-Ghislain - Accès gratuit - pas de réservation - un "verre de l'amitié " est servi à la fin.