Paris le 21 juin 1956 à 14h des musiciens de Jazz entrent au studio Apollo rue de Clichy pour un enregistrement mémorable; une idée qui avait jailli dans l’esprit de Michel Legrand et Jacques Canetti dans l’avion qui les ramenait de New York : faire une parodie de Rock And Roll. A une terrasse d’un café de Saint-Germain-des-Prés Boris Vian et Michel Legrand écrivent 4 titres dont ce mythique refrain : « Apportez- moi sans hésiter, Rock and Roll mops, avec du pain beurré. Rock and roll Mops et du steak haché ». Henri Salvador sera la voix tonitruante, sous le nom d’Henri Cording, Pierre Gossez poussera les notes de son saxophone jusqu’à la stridence la plus hystérique. Deux mois auparavant un batteur de Jazz Baptise Reilles, sous le nom de Mac-Kac et son rock and roll, avait publié «Eh ! là-bas ». Un classique de la Nouvelle Orléans. Un autre batteur, toujours de Jazz, Moustache en 1957 affirme au monde : « J’ai jeté ma clé dans un tonneau de goudron, oh c’est ça qui est bon bon, oh c’est bon ! » C’est par le jazz que le Rock and Roll trouve un écho et s’introduit en France entre 1956 et 1960. La guerre d’Indochine se termine, les événements d’Algérie secouent la France, le Hula Hop et le Coca s’imposent, le bistrot de quartier se mue en snack-bar, les cinémas présentent une nouvelle théologie « Et Dieu créa la femme », on lit la série noire, on apprend l’argot pour séduire les filles en robe vichy comme Brigitte Bardot, les chars soviétiques envahissent Budapest en Hongrie… 1957 la journaliste Françoise Giroud invente une expression pour désigner la jeunesse d’alors : la nouvelle vague, Jean-Luc Godard, François Truffaut et surtout Richard Anthony s’en souviendront.
R comme l’air qu’est dans l’air
O comme l’Obsession qui rend fou
C pour : je sens venir la Crise de nerfs
K pour je saute comme un vrai Kangourou
Qu’est que ça donne ?
Le mot qui sonne
ROCK rock, rock !!!!!!
Jacques Plante(Parolier) 10 mars 1958
Stéphane Dupont a longtemps été un promeneur radiophonique au bar de l’estacade et dans la quatrième dimension. Aujourd’hui il conte les histoires frivoles et les liaisons dangereuses entre le jazz et le rock dans les années cinquante.