Jazz portrait: Abdullah Ibrahim (Dollar Brand)
Si les années 70 sont avant tout l’âge d’or du jazz-rock et la période pendant laquelle émerge l’esthétique ECM, la décennie passera aussi à la postérité pour avoir entamé le processus de rencontre entre le jazz et les musiques du monde. Si Django (avec le swing manouche), Dizzy (avec le cubop) ou Stan Getz (avec la bossa) avaient jeté les bases de ce jazz mondialiste, c’est clairement dans les années 70 que le phénomène se développe, avec des jazzmen comme Don Cherry mais aussi avec deux musiciens issus l’un d’Argentine, le saxophoniste Gato Barbieri, l’autre d’Afrique du Sud, le pianiste Dollar Brand, qui, après sa conversion à l’Islam, se fera connaître sous le nom d’Abdullah Ibrahim. Né au Cap en 1934, dans un pays rongé par l’apartheid, le jeune pianiste crée au début des sixties un premier groupe The Jazz Epistles avant de quitter l’Afrique du Sud pour l’Europe où il est remarqué par Duke Ellington qui lui ouvre pas mal de portes. Après une période free (notamment aux côtés de Gato Barbieri, John Tchicai etc.), il se recentre sur la musique de ses origines, faisant connaître bien avant Johnny Clegg les mélopées sud-africaines. Avec des compatriotes comme Johnny Dyani, puis avec des jazzmen américains comme Carlos Ward, il multiplie albums et concerts (une soixantaine de disques à ce jour). De l’évocation de sa terre natale aux derniers concerts de piano solo en passant par les duos, quartets ou grandes formations (Ekaya), cette soirée rendra hommage à cet homme intègre, engagé et doté d’un sens mélodique souvent bouleversant.
6€ · 30€ pour 6 séances · 100€ la saison
JAZZ STATION
CHAUSSÉE DE LOUVAIN, 193A-195
1210 BRUXELLES
https://youtu.be/poYFln5s4e0?si=D7_58eBF0fN0kAJI